Pédagogie Route
Ce document a pour objectif de définir les principes de la pédagogie Route.
But de la route
Finaliser la progression du jeune dans les buts du scoutisme afin qu’il puisse faire et vivre ses choix à la manière d’un adulte responsable. La branche Route permet de consolider les acquis, mais reste une phase d’apprentissage.
Principes et objectifs fondamentaux
❖ La capacité à faire et assumer des choix réfléchis, définir ses objectifs et les moyens de les atteindre
❖ La prise de responsabilités concrètes en tant qu’adulte, le perfectionnement de l’autonomie
❖ Développer l’esprit de service
❖ Le courage d’être soi même et de le vivre
❖ La coordination avec les autres branches
❖ La continuité de l’application des valeurs scoutes dans tous les domaines de sa vie
❖ L’ouverture sur le monde et la découverte
Moyens
❖ Un clan mixte, comme unité de vie de la route
❖ Une charte de clan entre les routiers, basé sur les 5 buts du scoutisme
❖ Un référent, pour accompagner le clan
❖ Un folklore spécifique (cérémonies, signes de reconnaissance, etc.)
❖ Des temps de vie de route avec : des temps de réflexion sur soi, ses valeurs et sa place en tant que routier dans la société, les EEF, l’église…, des services, l’élaboration de projet(s), de l’aventure (adrénaline, responsabilités, découvertes…)
❖ Des outils de progression, de clan mais aussi personnelle
1/ Organisation
a/ Le clan
On encourage l’entrée à la route à la suite d’un parcours éclaireur (mais ce n’est pas une condition).
Le clan de route est composé de jeunes entre 17 et 21 ans. La taille du clan doit permettre la mise en œuvre de projets (idéalement maximum 7 routiers). Une composition stable des clans est fortement souhaitable ; l’organisation interne de ces clans peut évoluer au fur et à mesure de l’avancement et de la vie du clan.
Un pilote est désigné pour mener le clan lors d’un projet. C'est ce qui permet à chacun de prendre des responsabilités différentes dans le clan et de découvrir et/ou d’acquérir des compétences. La façon de gérer les rencontres, les horaires et les contenus des rencontres sont fixés dans la charte et sont de la responsabilité de chacun.
D’une manière générale, une route dure de 1 à 3 ans. Au vu des difficultés rencontrées lors de cette tranche d’âge (dernière année de lycée, orientation post bac, délocalisation des jeunes…), on demande à la Route de s’engager sur 1 an, renouvelable selon les disponibilités, afin de réaliser des objectifs viables sur une année, qui correspond à la vision maximale que les jeunes ont à ce moment là de leur vie.
Pour des raisons d’éloignement ou de projet spécifique, il peut exister des routes intergroupes. Dans ce cas, il est important de définir dès le début les rôles et responsabilités de chacun. De même, le De même, le clan peut s’organiser pour continuer la route même si elle est séparée, à cause des études ou autre. Cela peut se faire de différentes manières, comme par exemple : une réunion trimestrielle en présentielle sous la forme d’un WE service (et pas forcément un service dans un groupe local), la préparation d’une grande rencontre nationale pendant 1 année (Weekend Oasis, AG, Camp national…), le clan décide de passer le BAFA/BAFD ensemble, etc.
b/ Le référent
Chaque Route est accompagnée d'au moins un référent et au mieux un binôme (un hommme et une femme) si la route est composée aussi bien de garçons que de filles. Ce référent doit avoir un bon contact et une relation de confiance avec les routiers et être approuvé par le CG car c’est lui qui fait le lien entre le CG et la Route. Il doit communiquer et aider à faire vivre la pédagogie Route. Ainsi, avoir une certaine expérience scoute est précieux pour ce rôle. Enfin, il est le garant du respect des dispositions législatives et sécuritaires.
Son rôle est d’accompagner le clan dans son ensemble, en aidant les routiers à définir et atteindre leurs objectifs, et à décider par eux-mêmes. Il se doit de respecter la sensibilité de chacun dans le choix et la mise en pratique des projets centrés sur le service ; promouvoir également les besoins du groupe local et/ou du mouvement, mais également de l’église. Il encourage les jeunes à l’engagement et à la formation BAFA.
Le référent est également là pour encourager les routiers à un accompagnement individuel, avec lui ou avec un autre adulte de confiance que le jeune aura choisi, qu’on peut considérer comme un parrain/marraine. Ce dernier doit partager les valeurs scoutes et spirituelles des EEF, et être prêt à prendre du temps pour discuter avec le routier sur les points importants de sa vie : orientation, vie amoureuse, vie professionnelle, personnalité, caractère,… répondre à ses questionnements, et l'aider à devenir adulte. Il faut qu’il analyse rapidement ce sur quoi il doit travailler (responsabilisation, gestion de projet, etc.) afin de faire progresser chaque jeune du clan.
Un clan diffère d’une route à l’autre et d’une année sur l’autre dans un même groupe. Le référent doit donc garder à l’esprit qu’il est nécessaire de s’adapter en fonction des jeunes composant le clan.
2/ Outils
a/ Un folklore Route et un uniforme
La mise en place d’un folklore Route a pour but de matérialiser les étapes de la vie d’un routier, de créer une identité route (uniforme) et fait suite à un besoin réel des routes existantes.
b/ La charte
La charte, c'est le cadre du projet chez les routiers : c'est l'engagement que prennent les membres d'un clan à vivre tel projet, dans telles conditions avec un rôle bien défini pour chaque membre du clan. Dans la vie d'un clan, il y a autant de chartes que de projets.
La matérialisation de l’engagement sur la charte est un point essentiel, une nécessité dans le processus de responsabilisation des jeunes. Elle doit être établi en respectant chacun des 5 buts du scoutisme. Communément, ce sera un document rédigé par le clan, où chacun s’engage à s’investir et à tenir son engagement sur la durée choisie, mais libre au clan d’en choisir la forme qu’il souhaite.
c/ Le carnet de Route
Le carnet de Route est personnel et semblable à un journal de bord (en cela différent du carnet de patrouille, qui retrace l’historique de la vie de patrouille).
C’est à chaque routier de décider du contenu de son carnet de Route, et de son format (papier, numérique, vocal…). A titre d’exemple on peut y retrouver :
- des réflexions personnelles,
- des lectures ou des citations,
- des récits de camps et de services,
- des bilans d’activités réalisées,
- des rapports d’activités ou d'explorations; etc.
Il s’agit d’une mine de ressources inépuisables dont le rendement s'avère très apprécié au fur et à mesure que le routier l'élabore et qu’il parcourt du chemin sur la Route. Lorsqu’il le relira de temps en temps, il pourra ainsi constater ce qu’il a réalisé et où il en est rendu.
d/ La promesse
Pour ceux n'ayant pas été éclaireur, ce sera là l'occasion de s'engager en tant que scout pour la première fois, lors d'une cérémonie de promesse. Pour ceux qui l’ont faite en tant qu’éclaireur, elle reste bien-évidemment valable, néanmoins chaque routier peut faire le choix de la réaffirmer durant sa vie de routier, particulièrement si sa motivation ou le sens de son engagement ont évolué depuis.
Un temps d'échange peut être organisé, mais libre à chaque clan de choisir le folklore de ce temps, d'autant plus que ce n'est pas une promesse propre à la branche route, mais on doit y retrouver l’engagement du jeune (identique à la promesse éclaireur) et la lecture de la loi scoute
e/ Le temps passion
C’est un temps fort pour souder le clan après sa formation. On encourage les jeunes routiers à faire découvrir au reste du clan leurs passions. Que ce soit un sport ou un art, chaque routier anime un temps autour d’un ou de plusieurs de ses centres d’intérêts, en faisant participer tout le clan.
Ces temps permettent à chacun d’apprendre à connaître l’autre, et d’apprendre aussi à s’ouvrir aux autres. Idéalement, chaque routier du clan présente et anime au moins une de ses passions auprès du clan. Il ne faut pas négliger ces temps : c’est ici que le groupe de jeunes routiers va devenir un clan qui se connaît et qui fonctionne ensemble.
f/ L’heure Route
C’est un moment de réflexion individuel, où le routier est amené à réfléchir sur lui et les autres, faire le bilan, des retours d’expériences, préparer les temps débat. Pour cela il utilise son carnet de Route, qui va lui permettre de suivre sa propre progression.
Le référent de la Route peut encourager ce moment-là, en donnant par exemple des pistes de réflexions, des sujets à méditer etc. mais c’est au routier d’en définir la fréquence selon ses besoins (à minima 1 fois entre deux rencontres de la route), et la forme (chez soi, en veille de feu etc.).
g/ Le temps débat
Un temps qui réunit le clan pour débattre de sujets de réflexions, qu'ils soient d'ordre spirituel ou non, comme les 5 buts du scoutisme appliqués à leur vie, ce que veut dire responsabilité pour chacun, où en sont-ils dans leur marche spirituelle… Chaque réunion du clan est propice à un temps débat. C’est l’occasion pour le référent et les routiers d’apporter une vision chrétienne et un point de vue spirituel sur le sujet.
Le carnet de route peut être très utile dans ces temps-là, car les routiers peuvent y marquer ce qu'ils pensent, ce qu’ils vivent, puis partager et débattre s’ils le souhaitent.
Pour rappel, l’engagement dans la foi n’est pas une condition pour pouvoir être routier EEF. Conformément aux 5 buts du scoutisme, la spiritualité fait partie intégrante de la Route, à chacune d’en fixer le cadre et la forme.
À noter : le respect du libre choix dans le domaine spirituel et le respect de l’expression de la foi évangélique doivent être vécus dans la Route. Le référent est le garant vis-à-vis du CG que la route est sur la bonne voie. Pour cela il doit savoir ce qui se passe et intervenir s’il le faut mais cela ne veut pas forcément dire qu’il doit être physiquement présent (il peut s’en assurer aussi par d’autres moyens en demandant des comptes rendus de ces réunions par exemple).
h/ Les services
Les temps de service sont également un moyen fort de souder le clan. Ils vont travailler ensemble, se découvrir sous un autre aspect, rencontrer des difficultés et trouver des solutions ensemble. Qu’ils soient simples, comme aider quelqu’un dans un jardin, ou plus ambitieux, devenir membre d’une association caritative par exemple, ce sont des temps à vivre en clan. Il faut encourager les jeunes à participer à ces temps, même si tous ne sont pas présents. Le projet de la Route devrait être basé autour d’un service (exemples : aide de camp, bénévole d’association, mission humanitaire…).
i/ Le projet
La vie de routier comporte un ou plusieurs projets, qu’ils soient petits (local, peu cher, facile d’organisation, court ou à court terme) ou grands (à l’étranger, cher, logistique complexe, long ou à long terme). Chaque projet doit émaner du désir commun de tout le clan de la Route, et chacun y a sa place et sa responsabilité, que l’on retrouvera dans la charte du projet.
Le référent est là pour les accompagner dans ces projets, mais non pour faire à leur place. Il s’assure que les projets sont tournés vers le service et vers autrui, fait remonter les besoins du groupe local et/ou du mouvement, voire de l’église, et permet de recadrer l’action si elle dérive (sorties personnelles cinéma, vacances…).
Après chaque projet, il est important de faire un bilan, personnel mais aussi collectif sur le projet réalisé : comment j’ai vécu mon rôle, ce qui a bien/pas bien fonctionné…
j/ Le rendu de projet
Après la réalisation d’un projet, le clan est amenée à faire le bilan de celui-ci, mais aussi à réaliser un rendu, que ce soit sous forme de vidéo, d’article, de présentation, de soirée etc..
Il s’agit surtout de faire partager aux autres, au groupe local, à la famille, aux amis, à l’église, aux partenaires… l’expérience vécue lors du projet ; une manière de les remercier s’ils ont contribué, et un bon exercice pour faire un bilan et garder des traces de ces souvenirs.
3/ Temps forts
a/ Montée à la route
Elle se pratique comme une montée louveteaux ou éclaireur. Il s’agit d’un accueil des jeunes, en leur expliquant les buts de la Route et son folklore, au travers de jeux, d’énigmes… à chaque clan de créer sa propre cérémonie de montée à la route comme elle l’entend.
C’est à la route déjà en place d’accueillir les nouveaux routiers, mais ceux-ci constitueront leur propre route autonome au fil de l’année. S’il n’y a pas assez de nouveaux routiers (1 ou 2) pour créer une nouvelle route, ils rejoignent la route déjà en place, ou bien ils peuvent rester une année de plus aux éclaireurs, pour qu’un nombre suffisant de routiers forment une route l’année suivante.
A noter : chaque cas est un cas particulier. C’est au groupe local de décider avec les jeunes de la meilleure solution pour le groupe, en fonction des envies des jeunes, de leur maturité, de leur nombre, des besoins du groupe etc...
b/ Longue Piste
La longue piste consiste en une retraite, où le routier va équilibrer marche, service, rencontres et prières. C'est l'accomplissement de la Route, le moment où le routier, en accord avec son parrain/sa marraine, fait le point sur ce qu'il veut faire dans l'avenir, sa façon de servir, ses buts,...
Il utilise les techniques apprises lors de sa vie scoute, et mets en œuvre aussi le service tel qu'il le pense. Il réfléchit à qui il est et comment évoluer, il prend la mesure du chemin parcouru à la Route et du chemin qui lui reste à parcourir.
Au terme de cette longue piste, le routier prend son Départ Routier qui vient clôturer son passage à la Route.
c/ Départ routier
Le départ routier est une décision prise individuellement par chaque routier, habituellement après 3 ans de vie de Route, et préparé avec son parrain/sa marraine, suite à la Longue Piste. Ce choix marque l’engagement du routier à vivre et mettre en pratique, tout au long de sa vie, les valeurs scoutes qui découlent des cinq buts du scoutisme.
Même si la forme reste assez libre, une cérémonie est prévue (voir fiche cérémonie départ Routier). Elle peut avoir lieu n'importe où, n'importe quand, mais on y retrouve obligatoirement d'une part l'engagement oral du routier à prendre son départ pour servir, et d'autre part la remise de certains objets symboliques pour la suite de son parcours.
Schéma : les étapes de la Route
4/ Autres
a/ Relation avec les autres branches
La vie à la route peut permettre un engagement ponctuel dans les autres branches selon leurs besoins (intendance, aide technique, animation etc.) en parallèle du cheminement routier. Cela doit être une volonté de la part du jeune de s’engager dans ce service, et il faut que ce double engagement (dans le clan de routier et dans la branche qu’il veut servir) soit réfléchi et assumé ; pour cela, le routier doit être bien conscient de la responsabilité que cela représente.
Afin de prévenir toute difficulté, il est nécessaire lors d’un ACM de définir des règles claires entre le directeur de l’ACM et le(s) routier(s) présent(s) et engagé(s) dans un service. Aussi, le clan de routier doit avoir une certaine liberté, pour qu’il puisse vivre la route tout en aidant pendant un camp ou un week-end, en ce sens que les routiers ont un rôle différent des chefs.
Un jeune qui souhaite s’engager pleinement dans une meute ou une maîtrise pendant une année ne sera pas appelé routier, et ne participera pas au parcours Route, car il sera pleinement intégré dans l’unité dans laquelle il s’est engagé.
Lors des RASS, le clan de routiers se place comme les éclaireurs.
b/ Finances
Les finances d’une route sont gérées par le clan, qui doit rendre des comptes au groupe local associé à la route.
N’hésite pas à aller demander conseil aux anciens routiers pour toute question !
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